Discrète lumière Spécial
Dans les convulsions de notre monde et les menaces qui pèsent sur lui, en ce temps qui précède Noël, une attente a commencé. Discrète. Un enfant va naître dans la nuit de Noël et déjà brille, au secret de nos cœurs, une lumière qui ira grandissant de dimanche en dimanche. Quatre, pour nous mettre en marche, éprouver la joie, vivre l’espérance, accueillir au mieux ce petit d’homme qui est aussi Fils de Dieu.
Quatre étapes marquées par une hâte de plus en plus pressante: «Maranatha, viens Seigneur Jésus!». Ainsi, au cœur de nos vies bousculées, dans l’obscurité de notre monde, au creux de nos détresses, il vient pas à pas, il s’approche. L’espérance prend corps, la longue marche se termine. Là-bas, au terme du chemin, un enfant qui est toute promesse. Sous la boue et la grisaille du quotidien, une lumière, petite, modeste, fragile. Nous le savons, elle écartera l’obscurité, ouvrira une route, dénouera les nœuds de nos interrogations. «La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche», écrit saint Paul aux Romains.
Ne sommes-nous pas conviés à veiller sur cette lumière discrète qui accompagne nos pas?
En septembre 1942, alors que l’étau se resserre sur la communauté juive – «partout, des pancartes interdisaient aux juifs les petits chemins menant dans la nature» –, Etty Hillesum sent monter en elle «un sentiment de la vie» «si fort (…), si grand, si serein, si plein de gratitude», «un bonheur si complet et si parfait» qu’elle s’interroge: «Mais n’existe-t-il pas d’autres réalités que celle qui s’ore à nous dans le journal et dans les conversations irréfléchies et exaltées de gens affolés? Il y a aussi la réalité de ce petit cyclamen rose indien et celle aussi du vaste horizon que l’on finit toujours par découvrir au-delà des tumultes et du chaos de l’époque» (Les écrits d’Etty Hillesum. Journaux et lettres 1941-1943, Seuil).
Et si l’Avent, cette route en quatre étapes qui nous achemine vers Noël, ce Dieu fait chair pour nous rejoindre, était pour nous, chrétiens, un appel à discerner, sous l’écume d’une actualité sombre, et cachée dans les plis du quotidien, une autre réalité, plus vaste, plus belle, plus grande? Ne sommes-nous pas conviés à veiller sur cette lumière discrète qui accompagne nos pas? Un enfant va venir, il porte en lui l’espérance. Ne nous dérobons pas.
Articles en relation

La Nativité, pastorale gruérienne
Le Musée national expose à Zurich des crèches réalisées par des Suissesses. Seule Romande parmi elles, la Bulloise Lucette Pauchard-Remy porte sur la scène biblique un regard plus personnel et régional que féminin.

Saint Maurice et le premier Sapin
Noël arrive, avec ses contes et ses légendes. Dont celle du premier sapin. Tout au nord de l’Europe, en Lettonie, on raconte la légende du premier sapin de Noël, liée à saint Maurice.

Des films à partager
La fin d’année se passe aussi devant la télévision et des films qui sentent bon le thé à la cannelle. Le froid et l’obscurité y invitent, et tant les bons sentiments des romances sans surprise que les retrouvailles avec les classiques rassurent jusqu’aux grands cinéphiles comme Thierry Jobin.