Encourager la parole des laïcs Spécial
En France, l’Ecole de la prédication forme de manière œcuménique, depuis 2015, des laïcs, hommes et femmes, à prendre la parole en public dans un cadre ecclésial. Comment annoncer l’Evangile aujourd’hui en tant que baptisé? Comment rendre compte de sa foi de façon argumentée? Ces questions se posent de plus en plus dans l’Eglise catholique, pour diverses raisons: la raréfaction des vocations consacrées, la pandémie de Covid-19, la crise des abus, des laïcs de mieux en mieux formés en théologie et en catéchèse.
Ils sont conscients de ce qu’ils peuvent apporter pour renouveler un discours trop souvent formaté et, il faut bien le dire, usé, qui ne parle plus guère à nos contemporains. L’Ecole de la prédication, née dans la famille dominicaine, a déjà formé près de 200 baptisés de tous horizons ecclésiaux et professionnels. Et elle essaime avec bonheur. Un succès réjouissant pour une formation exigeante qui privilégie l’étude de la Bible et des grands textes de l’Eglise, de Vatican II en particulier, pour mieux comprendre le sens et les enjeux de l’acte de prédication… qui n’est pas réservé au clergé. On peut prêcher en diverses situations, et pas seulement en Eglise: ainsi, quelques principes de base sont les bienvenus pour les laïcs afin que la Bonne Nouvelle soit annoncée avec justesse.
Un laïc qui prêche exerce son sacerdoce baptismal, dimension fondamentale de sa vocation.
Un laïc qui prêche exerce son sacerdoce baptismal, dimension fondamentale de sa vocation – que l’on avait un peu trop oubliée dans l’Eglise. Beaucoup prêchent déjà en divers lieux. Mais pas, sauf exception, dans le cadre de la liturgie eucharistique, où elle reste le privilège des prêtres et des diacres permanents. Des voix se font entendre, de plus en plus nombreuses, pour que la parole des laïcs y soit davantage suscitée, renouant avec une pratique ancienne: jusqu’au début du 13e siècle, des laïcs mandatés pouvaient prêcher.
En Suisse romande, de timides essais ont lieu, comme à Saint-Joseph, en ville de Genève. Depuis deux ans, la prédication de l’Avent y est confiée à des femmes formées. Non dans un esprit revendicatif, mais dans l’ouverture à une saine diversité. Espérons que l’étonnement et les réticences feront place, dans un futur proche, à un accueil sincère. Car beaucoup de prêtres et de laïcs sont prêts à entendre cette autre parole.
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