Le moyeu de notre vie Spécial
Une semaine avant le début du carême, le mercredi des Cendres, ils étaient déjà là, sur les rayons des grandes surfaces, avec leur air mutin… les lapins de Pâques. Prêts à être croqués avec gourmandise. Assurément, ils ont couru vite, cette année! Pour être sûrs de ne pas manquer le rendez-vous!
Mais d’ici là, et elle s’est ouverte il y a une semaine, il y a la période du carême, ces quarante jours – qui rappellent les quarante jours où Jésus fut tenté au désert – durant lesquels l’Eglise nous invite à la conversion, à nous tourner vers Dieu. Et nous en donne les moyens: la prière, le jeûne, l’aumône. Classiques, me direz-vous. Mais éprouvés: on n’en a pas trouvé de meilleurs, et ils ont inspiré des générations de chrétiens. Cependant, il ne s’agit pas d’une course à la perfection, mais bien de la volonté affirmée de mettre Dieu au centre de notre vie, comme le moyeu de la roue qui lui permet de garder son axe. Ainsi, le carême nous permet de nous ajuster pour maintenir le cap – tant de choses, souvent bien petites, nous détournent du but ou nous freinent dans notre élan.
Avançons sans peur et sans nous décourager, pas à pas, effort après effort.
Il ne s’agit pas de nous regarder nous-mêmes, mais de regarder vers Dieu: le carême est d’abord un temps de grâce à vivre ensemble, une invitation à nous mettre en chemin, «un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne», en «disciples de l’unique Maître». Pendant le carême, «le Seigneur nous prend avec lui et nous emmène à l’écart», sur la montagne, pour, une fois le chemin parcouru, déboucher dans «la gloire pascale». Ce temps est «orienté vers Pâques», le pape François nous le dit dans son message de cette année qui relie l’ascèse à l’itinéraire synodal.
Alors marchons avec courage sur les sentiers qui mènent à Jésus ressuscité, sûrs qu’ils nous rendront plus transparents à sa lumière et plus ajustés à sa volonté. Sans précipitation, dans la confiance. Avançons sans peur et sans nous décourager, pas à pas, effort après effort: nous connaissons le but, qui éclaire déjà le chemin
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Cette année, le pape François relie le chemin de carême au parcours synodal, voyant en eux une montée exigeante à gravir dans l’écoute et la simplicité. Il livre un message de carême invitant à «une transfiguration personnelle et ecclésiale».

Le temps de la gratitude
Nous avons entamé notre marche vers Pâques il y a trois semaines déjà. Marche communautaire – nous avançons en Eglise –, marche personnelle, à notre rythme, avec les efforts que nous avons décidé de faire: nous priver de quelque chose, être plus attentifs à autrui, accorder plus de temps à la prière, au silence, à ce qui en nous ne demande qu’à germer et s’épanouir. Oui, le carême est, dans nos vies, un temps différent: quelques semaines pour faire effort sur soi afin d’ouvrir, dans une actualité incertaine et brutale, des oasis de joie et d’espérance.

Campagne de Carême 2021
Le quotidien des habitants de la commune colombienne d’El Tambo est marqué par la violence et la pauvreté. Action de Carême et Pain pour le prochain leur consacrent leur campagne oecuménique 2021.