God save the King Spécial
Ayant la lourde tâche de succéder à sa mère, l’icône planétaire Elizabeth II, le nouveau roi Charles III a promis de servir ses sujets toute sa vie. Mais qui est-il vraiment? Voici un portrait singulier bien loin des clichés véhiculés par la série The Crown.
Enfant solitaire passionné par le sport, époux malheureux de la «princesse des cœurs», Diana, longtemps amoureux de Camilla, devenue depuis reine consort, Charles III, entouré depuis sa plus tendre enfance de journalistes et de photographes, aura attendu longtemps avant d’enfin pouvoir exister par lui-même et défendre ses idées et ses convictions, notamment en matière d’écologie. Maud Guillaumin dresse un portrait singulier et moderne du nouveau souverain dans Charles III, cet inconnu. Longtemps considéré comme un éternel héritier, un marginal, un briseur de mariage et un écologiste avant l’heure, Charles sera couronné roi le 6 mai. Personnalité complexe, loin des clichés présentés pendant des années par la presse à scandale, puis par la série à succès The Crown, le roi des Britanniques a su regagner l’estime et l’amour de ses sujets au fil des ans. Dès son premier discours de roi, en automne dernier, Charles a donné le la.
Moderniser la monarchie
Amoureux fou de «sa femme chérie», comme il appelle Camilla, Charles III se veut un monarque rassembleur. Premier souverain à être allé à l’université, il a toujours défendu la nature et prôné la défense de l’environnement, encouragé en cela par Camilla. Grand sportif, il a toujours fait preuve de beaucoup d’humanité et porté attention aux plus démunis à travers une fondation destinée à aider les plus jeunes. La religion, l’écologie et l’éducation sont ses trois chevaux de bataille. Mais devenu roi, Charles III doit apprendre à rester neutre politiquement.
Chef de clan, gardien de la tradition, le souverain a l’interdiction de s’immiscer dans les affaires du Royaume. Même s’il rencontre le Premier ministre chaque semaine, leurs discussions doivent rester secrètes. Homme de conviction, Charles III saura-t-il moderniser la monarchie ou se contentera-t-il d’assumer la transition entre sa mère, la Reine Elizabeth II, et son fils William, futur roi?
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Le couronnement vu de Liverpool
Le 6 mai, Charles III n’a pas suscité autant d’enthousiasme à Liverpool qu’à Londres. A 340 kilomètres de la capitale, la foule était clairsemée dans un espace appelé à être comble les jours suivants: le village de l’Eurovision.

Avant moi, le déluge!
Cela nous concerne assez peu et, si on est tout à fait sincère, cela concerne assez peu les Britanniques eux-mêmes. On pouvait bien couronner un roi un samedi de mai, c’était pour beaucoup un samedi comme un autre. Dans les rues de Liverpool, des sportifs faisaient leur jogging et des jeunes femmes enterraient leur vie de jeune fille. Force est d’ailleurs de reconnaître que, à l’issue de la cérémonie du 6 mai, rien n’avait changé: il faisait toujours bon sur les rives de la Mersey, il pleuvait toujours à Londres, l’Angleterre était toujours en crise et l’inflation était toujours insupportable pour bien des gens.

God save The King
Il a 73 ans, et il est roi. Au moment même de la mort de sa mère, le prince Charles est devenu Charles III, proclamé souverain le 10 septembre. Succéder à Elizabeth II – qui l’a adoubé en lui confiant différentes missions ces dernières années et a souhaité que sa seconde épouse, Camilla, porte le titre de reine consort – est une tâche difficile tant la monarque a marqué son temps et les esprits.