Stress thermique Spécial
Après une première vague en juin et une deuxième la semaine dernière, voici la troisième. Est-ce la Covid qui fait à nouveau parler d’elle? Non. Car même si le nombre de cas remonte et que plusieurs pays conseillent, voire imposent, le port du masque, on évoque ici une nouvelle période de canicule. Après un mois de mai très chaud et un premier gros coup de chaleur en juin, voici que le mercure s’affole encore avec des pics un peu partout en Europe.
Les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus sentir. Le feu a ravagé et ravage des milliers d’hectares de forêts au Portugal, en Espagne, en France, en Italie et en Croatie. Chez nous, le niveau des eaux baisse dangereusement et les glaciers fondent sous les ardeurs du soleil. Les vacanciers ne peuvent plus naviguer sur le lac des Brenets et à Saas-Fee, les touristes sont privés des joies du ski. Plus grave, une chute de sérac a fait deux morts et neuf blessés en mai, au Grand Combin (VS).
L’occasion est belle de modifier nos habitudes, d’apprendre à consommer moins et mieux
Lors du Forum des îles du Pacifique, la semaine dernière à Suva (capitale des Fidji), les dirigeants des pays concernés ont lancé un appel pour «une action urgente, robuste et transformatrice». C’est indéniable: les vagues de chaleur à répétition mettent à mal notre planète, notre santé et notre économie; le dérèglement climatique fait désormais partie de notre quotidien.
Sans pour autant céder aux sirènes des modes écologiques, nous sommes contraints de prendre acte de la gravité de la situation. Dame Nature ne cesse de nous rappeler à l’ordre. Le fardeau invisible des canicules pèse désormais sur nos épaules. Dans la torpeur de l’été, le stress thermique s’est installé. Le pape François s’est dit préoccupé par la situation. Il appelle à prendre soin de la maison commune par le biais d’une «conversion écologique» qui exige un changement de mentalité et un engagement à œuvrer pour la résilience des personnes et des écosystèmes.
Il nous faut nous mettre en marche. Alors qu’on nous prédit un hiver difficile avec de potentielles coupures d’électricité et de gaz et une pénurie de mazout, l’occasion est belle de modifier nos habitudes, d’apprendre à consommer moins et mieux. C’est sûr: le changement, c’est maintenant! Demain il sera trop tard.
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