Reporters en guerre
Selon le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF), l’Amérique latine est la région la plus létale pour les journalistes. Les Etats «en paix», comme le Mexique, sont devenus plus dangereux que ceux en guerre.

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Ukraine: il faudra bien faire la paix
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la voix des pacifistes est presque inaudible en Suisse. Des bords du Léman à La Chaux-de-Fonds, chrétiens de gauche, mennonites et quakers remettent pourtant en question l’idée qu’une aide militaire massive à Kiev ramènerait la paix à l’est de l’Europe.

L’odeur de la poudre
«Je suis très préoccupé par le climat guerrier qui règne actuellement un peu partout dans le monde, y compris en Suisse. On a l’impression que certains acteurs, même d’anciens pacifistes, sont comme emportés par l’ivresse de la guerre.» Cette déclaration du conseiller fédéral Alain Berset, le 4 mars, accusé de reprendre «le narratif russe» et critiqué par son propre camp socialiste, a fait mouche dans les milieux suisses opposés à la guerre.

IA: soutenir ou remplacer?
«L’intelligence artificielle (IA) peut remplacer les journalistes»: ce n’est ni un milliardaire américain chantre des nouvelles technologies qui l’a annoncé ni un chef d’Etat rêvant d’en finir avec une presse trop critique, mais le patron de l’empire médiatique allemand Axel Springer – 18’000 employés dans le monde, dont 3400 journalistes. Le 28 février, Mathias Döpfner, également impliqué en Suisse par la joint-venture Ringier Axel Springer (groupe Blick et L’illustré notamment) a expliqué que des suppressions d’emplois chez le tabloïd Bild et le généraliste Die Welt auraient lieu prochainement, car l’IA peut «se charger de la mise en page, de la correction et de l’administration». Et même de la création «automatisée» de certains articles définis comme des «sous-produits» (résultats sportifs, bilans d’entreprise, etc.). Ainsi, assure Mathias Döpfner, la branche pourra se concentrer sur les «reportages, scoops et éditoriaux».
Bon pour la presse?
De quoi satisfaire les journalistes et photographes de presse qui depuis longtemps réclament davantage de temps et de moyens pour se rendre sur le terrain afin de cerner les préoccupations des citoyens et les phénomènes de société? Une partie de la profession en doute, en particulier lorsque l’idée est soutenue par des entreprises comme TX Group (anciennement Tamedia) dont les restructurations à répétition ont conduit à saigner les rédactions de nombreux titres romands. Et dont les activités les plus rentables, non liées au travail rédactionnel, ne soutiennent pas ou peu les journaux en difficulté. «L’IA va révolutionner le journalisme et l’industrie des médias en soutenant – ou remplaçant – le journalisme», affirme Mathias Döpfner. Soutenir ou remplacer, là est la question.