Grandir en partageant Spécial
C’est une réflexion entendue plusieurs fois lors des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne: des jeunes catholiques déjà engagés ont pris pour résolution ou envisagé comme moyen d’approfondir leur foi de rejoindre un groupe de prière. Pas seulement parce que, parmi des centaines de milliers, ils ressentaient la force de la prière collective et l’énergie d’une ferveur commune, mais aussi parce que les moments de catéchèse leur ont offert de saisir l’importance d’échanger autour de la Parole.
La prière personnelle est importante, cela vaut pour toutes les religions et confessions. Le Christ y encourage ses disciples, les appelant même à ne pas prier de manière ostentatoire – «Retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte» (Mt 6, 6). Mais il annonce aussi être présent là où «deux ou trois sont réunis» en son nom (Mt 18, 20). Puisqu’il est absolument certain qu’il se tient également aux côtés de celui qui prie seul, peut-être voulait-il insister là sur la présence de l’Esprit qui permet de grandir, dans la foi mais pas seulement, lorsqu’on prie et réfléchit à plusieurs. Personne ne grandit tout seul, les self-made-men n’existent pas. Spirituellement aussi, nous avons besoin des autres. Du prêtre qui interprète l’Evangile en dialogue avec les exégètes et la tradition et du coreligionnaire qui voit peut-être les choses d’un autre œil: ces compagnons de route nous permettent d’avancer.
L’homélie dominicale et Barbie sont une même invitation au partage.
En ce sens, sortir de la messe ou du cinéma tient du même mouvement, et l’homélie dominicale et Barbie, que tout oppose, sont une même invitation au partage. Nous le savons bien, intuitivement. Qu’un film nous agace ou nous émerveille, qu’un livre nous indigne ou nous enthousiasme, nous aimons nous en ouvrir à nos proches pour leur épargner une perte de temps ou leur faire découvrir quelque chose de beau – de même lorsqu’un sermon nous assomme ou nous réveille. Et lorsque les avis divergent, quelle belle opportunité de confronter – et non d’affronter – les idées! Plus les échanges sont nourris, plus ils sont nourrissants. A nous d’alimenter la flamme dans un élan de réciprocité.