Fameux pour son bleu outremer, l’artiste français Yves Klein (1928-1962) a tissé un rapport ténu mais identifiable avec l’art aborigène australien. Une découverte poétique dévoilée par la Fondation Opale, en Valais.

2023 démarre sans plus d’arrière-pensées sanitaires. Adieu la pandémie: les programmations des musées sont d’ores et déjà établies! Tour d’horizon des propositions artistiques en Suisse et en Europe durant la première moitié de l’année.

Avec clairvoyance et finesse, le musée des Beaux-Arts de Lyon dévoile un pan largement méconnu de l’œuvre de Nicolas Poussin (1594-1665). Conviant des nymphes enamourées, des satyres lascifs et des angelots taquins, le «peintre philosophe» se révèle sous un jour sensuel, gracieux et érotique. Irrésistible!

Deux grands musées suisses des beaux-arts s’interrogent sur la provenance de leurs œuvres en faisant face au passé nazi. Berne dresse le bilan de l’héritage Gurlitt quand Bâle retrace la naissance de sa collection d’art moderne. C’est pédagogique, scientifique et exemplaire. A méditer.

La Fondation Gianadda expose la riche collection de Sam Szafran consacrée au photographe Henri Cartier-Bresson (1908- 2004). Martigny propose un beau complément, entre art et amitié, à l’accrochage parisien.

La Fondation de l’Hermitage ose une importante rétrospective sur Achille Laugé (1861-1944). Un peintre doublement original: pour son ancrage dans le terreau occitan et sa singularité au sein du néo-impressionnisme français. Lumineusement apaisant.

Le Kunstmuseum de Soleure accueille la collection du Seelandais Gerhard Saner, vouée à l’art moderne et contemporain suisse. De Ferdinand Hodler à Max Bill, cet accrochage diversifié offre bien des raisons de se réjouir.

Le Kunstmuseum de Bâle met en perspective l’intérêt de Pablo Picasso pour Le Greco. A trois siècles de distance, les rapprochements entre ces deux maestros fonctionnent-ils? Cette savante exposition enthousiasme autant qu’elle exprime des limites.

Isabelle Tabin-Darbellay est une artiste comme il n’y en a plus beaucoup. Grâce à ses vitraux, dont celui de La Neuveville, et à ses peintures, la Valaisanne perpétue la tradition de l’art religieux, mais pas seulement, avec une modernité éprise de couleurs et de luminosités.

«La beauté sauvera le monde», fait dire Dostoïevski au Prince Mychkine dans L’Idiot. Une affirmation face à laquelle un autre personnage de ce roman mémorable, Hippolyte Terentiev, se demande quelle beauté serait à même d’opérer une telle salvation. En effet, laquelle?